Après un trajet en avion pour économiser plusieurs jours de
transport, nous nous enfonçons dans la chaleur moite de Bénarès et ses ruelles
étroites et encombrées. Ici, les vaches (et les taureaux) sont omniprésentes
contrairement à d’autres villes où elles ont été exclues. Outre les vaches,
nous croisons aussi des chiens et des singes. Au détour d’une ruelle, en centre
ville, dans une maison, j’ai aperçu une étable…
Le Gange est en crue à cause des pluies incessantes de la
mousson dans le nord de l’Inde. L’accès au Gange se fait par les ghâts, ces
escaliers qui plongent dans le fleuve et où de nombreux indiens, à toute heure
de la journée, vont se laver, laver leurs habits et faire leurs ablutions. En
temps normal, on peut aller d’un ghât à l’autre par la rive mais, à cause de la
crue, nous ne pourrons y aller que par les ruelles de la ville. C’est dommage
car c’est beaucoup plus long !
Notre guest house est un plein cœur de Vârânasî (nom indien
de Bénarès), juste derrière le ghât de crémation où, dit-on, le feu n’a jamais
été éteint depuis plusieurs milliers d’années. En revanche, malgré la crémation
en continu des corps, aucune odeur particulière ne viendra nous incommoder.
En descendant le Gange en bateau, on y trouvera un autre ghât
particulier, celui des vaches !
Les eaux d’évacuation de la ville et des usines sont aussi
jetées dans le Gange, aussi je ne m’y baignerais pas. Pourtant, on dit que l’on
peut s’y tremper en toute tranquillité, car les microbes ne peuvent y
survivre ! Au cours de leurs ablutions, les indiens en boivent un petit
peu…
A quelques kilomètres de Bénarès se trouve l’arbre de l’éveil
du Bouddha. Là, peu d’indiens mais beaucoup de pèlerins des pays
bouddhistes : Tibet, Thaïlande, Japon, Chine, Bhoutan, etc. Autour du lieu
saint, chaque pays a fait don d’un temple et il est amusant de les visiter et
de comparer les architectures, sobre pour le Japon, tarabiscotée pour la
Thaïlande, naïve pour le Bhoutan…
A Bénarès, le jour de l’Aïd El Kabîr (dernier jour du Ramadhan),
tous les musulmans sont de sortie avec des vêtements propres, voir neufs, et
s’affichent fièrement dans la ville. Ils tranchent d’autant plus que la ville
est sale et que les poubelles débordent d’ordures qui ne semblent jamais ramassées.
Après deux mois passés en Inde, nous commençons à nous
languir de la France et sommes pressés de rentrer à la maison…